Dans le monde du triathlon, chaque discipline influence les autres, et la transition entre celles-ci est souvent sous-estimé par de nombreux athlètes. Cependant, des études récentes montrent que la transition entre ces deux disciplines peut considérablement influencer la performance globale. La natation, particulièrement sur des distances comme le 1500 mètres, entraîne une accumulation de lactate dans le sang et une augmentation de la consommation d'oxygène, ce qui se traduit par un coût énergétique accru lors du cyclisme. Les triathlètes doivent donc être conscients de l'impact de la natation sur le cyclisme en triathlon afin d'optimiser leur entraînement et leurs transitions pour maximiser leurs performances.
Résumé de l’Étude :

L’étude menée par Delextrat, Brisswalter, et leurs collègues, s’est concentrée sur l’effet d’un 1500 mètres de natation sur la dépense énergétique pendant un effort cycliste chez des triathlètes bien entraînés. Huit triathlètes masculins, tous compétiteurs nationaux, ont été évalués à travers deux scénarios :
Essai SC : Un test de 30 minutes de cyclisme précédé d’un 1500 mètres de natation.
Essai C : Un test de 30 minutes de cyclisme précédé seulement d’un échauffement.
Les résultats ont révélé des différences significatives dans la performance cycliste après la natation. Les données physiologiques montrent que le fait de commencer le cyclisme après un 1500 mètres de natation entraîne une augmentation du coût énergétique de l’effort.
Résultats Clés de l’Étude :
L’étude a mis en évidence plusieurs aspects importants de la performance après la natation :
Dépense énergétique accrue : Après 5 minutes de cyclisme, les triathlètes ayant nagé avaient une consommation d’oxygène (VO2) plus élevée de 5 % par rapport à ceux qui n’avaient fait qu’un échauffement. Cela se traduit par un effort supplémentaire pour maintenir une cadence similaire.
Concentration de lactate : Les triathlètes ayant nagé avaient une concentration de lactate dans le sang 56,4 % plus élevée après 5 minutes de cyclisme par rapport à ceux qui n’avaient pas nagé. Après 30 minutes, cette différence restait significative à 43,9 %.
Diminution de l’efficacité globale : L'efficacité cycliste (gross efficiency) était réduite de 13 % après la natation. Cela signifie que les triathlètes devaient fournir plus d'effort pour produire la même puissance de pédalage après avoir nagé.
Ces résultats confirment que la phase de natation dans un triathlon augmente le coût énergétique pendant le cyclisme, en particulier lors de courtes distances comme le sprint ou l’Olympique.
Tableau 1 : Concentration de lactate sanguin lors des essais SC et C
* Différence significative par rapport à l'essai C, p < 0.05.
Concentration de lactate (mmol·L⁻¹) | Essai C | Essai SC |
Repos | 1.0 ± 0.4 | 1.2 ± 0.5 |
Transition | 1.0 ± 0.3 | 6.9 ± 2.6* |
10 min | 3.9 ± 0.8 | 6.1 ± 1.5* |
20 min | 4.0 ± 1.0 | 5.6 ± 1.3* |
30 min | 4.1 ± 1.6 | 5.9 ± 1.4* |
Tableau 2 : Effet d'un exercice de natation préalable sur les valeurs mesurées au début et à la fin des deux essais cyclistes sous-maximaux
* Différence significative par rapport à l'essai C, p < 0.05.
Début (3ème à 5ème min) | Fin (28ème à 30ème min) | |
Essai C | Essai SC | |
VO₂ (ml·kg⁻¹·min⁻¹) | 55.4 ± 3.5 | 58.2 ± 3.8* |
VO₂ (%VO₂max) | 77.1 ± 4.9 | 80.9 ± 5.3* |
Efficacité globale (%) | 18.4 ± 2.2 | 16.0 ± 1.9* |
FC (battements·min⁻¹) | 150 ± 14 | 164 ± 7* |
VE (L·min⁻¹) | 92.1 ± 9.9 | 106.6 ± 12.4* |
FR (respirations·min⁻¹) | 31.7 ± 5.1 | 38.0 ± 7.2* |
Pourquoi l'impact de la natation sur le cyclisme est crucial en triathlon
Travail sur les transitions : Intégrer des sessions spécifiques où vous enchaînez la natation et le cyclisme dans votre entraînement (les sessions "brick") peut aider votre corps à mieux gérer cette transition, réduisant l’impact négatif de la natation sur le cyclisme.
Gérer l’intensité en natation : Il pourrait être judicieux de modérer votre effort lors de la natation afin de conserver plus d’énergie pour le cyclisme, surtout lors des courses de moyenne distance où l’énergie doit être gérée sur une longue durée.
Entraînement de la capacité lactique : Puisque l’accumulation de lactate après la natation impacte significativement la performance en cyclisme, il peut être bénéfique de travailler spécifiquement sur la gestion du lactate dans votre entraînement.

Pourquoi faire appel à un coach peut vous aider à éviter ces erreurs
L’entraînement en triathlon est complexe, et sans un suivi adéquat, de nombreux athlètes tombent dans le piège de la sous-estimation de l’impact des transitions sur leur performance. Un coach spécialisé vous aide à éviter ces erreurs de plusieurs façons :
Optimisation des transitions : Un coach vous guide pour mieux appréhender les transitions entre la natation et le cyclisme, en intégrant des sessions d’entraînement enchaîné et en ajustant l’intensité pour maximiser votre énergie disponible.
Personnalisation des séances : Chaque triathlète a des besoins spécifiques. Un bon coach analysera vos performances en temps réel et ajustera vos plans d’entraînement pour éviter l’accumulation excessive de lactate et maximiser l’efficacité.
Suivi précis de votre progression : Avec un coach, vous pouvez bénéficier d’un suivi régulier de vos paramètres physiologiques, tels que la consommation d’oxygène et la concentration de lactate, pour mieux comprendre comment votre corps réagit à l’effort.
En faisant appel à un coach expérimenté, vous serez en mesure d’adopter des stratégies d’entraînement spécifiques à vos besoins, d’améliorer vos performances, et d’optimiser votre récupération entre les disciplines.

Conclusion
L’étude menée par Delextrat et ses collègues met en lumière l’importance de la gestion de l’effort en natation pour optimiser la performance en cyclisme. Les triathlètes qui négligent cette transition peuvent perdre en efficacité pendant la phase vélo, ce qui se répercute sur le temps global de la course. Intégrer ces enseignements dans votre entraînement peut vous aider à mieux appréhender les transitions et à maximiser vos performances sur l’ensemble des trois disciplines.
Pour les triathlètes cherchant à optimiser leur entraînement, travailler avec un coach qui comprend ces dynamiques physiologiques peut faire toute la différence.
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